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Les Congrès de l'AMP sont toujours une occasion unique de converser avec les collègues des différentes écoles de l'AMP, que ce soit en présence des corps ou de manière virtuelle, comme le monde actuel nous a appris à le faire.

Cette fois-ci, en avril 2026, nous allons interroger l'aphorisme lacanien : Il n'y a pas de rapport sexuel dans ses dimensions cliniques et épistémiques. Ainsi, nous verrons, à la fin du Congrès, les conséquences que son déchiffrement pourra nous apporter pour notre pratique quotidienne.

Je vais partir d'un élément qui nous sert de boussole dans cette préparation. Il s'agit de la découverte et de l'utilisation de ce que J-A. Miller a appelé le partenaire-symptôme comme moyen de jouissance. Qu'est-ce que cela signifie ? Nous savons que le corps sexué de l'être parlant n'obéit pas au principe de plaisir de l'organisme animal, mais que le parlêtre se soutient dans le corps de la jouissance altérée dès le début par le signifiant.

Quel lien intime existe-t-il entre l'absence de rapport sexuel et le partenaire-symptôme comme moyen de jouissance ? Dans les relations entre un corps sexué et un autre corps sexué, au-delà de ses genres, le rapport passe par la jouissance, qui inclut celle de la langue. Il n'est donc pas prématuré de dire qu'entre l'homme et la femme se trouve le symptôme, que dans la relation de tout couple, nous avons le symptôme comme moyen de jouissance. Et si nous parvenons à nous lier à l'Autre, c'est parce que cela implique le symptôme.

Est-ce un paradoxe de souligner que la jouissance est toujours autoérotique, autistique, qu'elle se produit dans le corps de l'Un mais à travers le corps de l'Autre ? Comment peut-elle aussi être aloérotique, inclure un autre, une autre ? D'autres ? en psychanalyse, Il n'y a pas de rapport sexuel implique que les êtres parlants, en tant qu'êtres sexués, forment un couple au niveau de la jouissance, un lien toujours symptomatique.

Lacan a fait une petite confession à l'université de Yale. Il a dit : « C'est certain que je me suis orienté vers la médecine, car je soupçonnais que la relation entre l'homme et la femme jouait un rôle déterminant dans les symptômes des êtres humains ».

Nous avons pris comme image emblématique pour notre congrès l'ours polaire et la baleine, que Freud mentionne deux foi, l'une dans son cas de l'homme aux loups et l'autre dans sa vingt-septième conférence. En effet, la distance qui sépare l'ours polaire vivant dans l'Arctique et la baleine dans l'Antarctique, nous permet d'évoquer la relation impossible entre l'homme et la femme.

Cependant, l'absence de rapport sexuel n'empêche pas qu'il y ait une relation de jouissance avec le partenaire-symptôme, et que se forment des couples dans lesquels l'un est pour l'autre un moyen de jouissance.

Comment les névrosés font-ils l'amour ? Comment l'évitent-ils ? Que nous réserve l'époque actuelle, temps de visibilité et vitesse extraordinaires ? Comment s'unissent-ils hommes, femmes, objets variés, comment se séparent-ils, que nous suggère la culture, l'art, les images roulants ? Que se passe-t-il dans une analyse pour élaborer ces dilemmes majeurs ?

Nous étendons à vous tous le rendez-vous au prochaine printemps dans cette très belle ville pour le XV ème Congrès et partageons ce que nous avons exprimé avec beaucoup de joie à nos collègues français : we want you!!

Ricardo Seldes